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La FNARS journées de reflexion les 11 et 12 décembre 2008 à Nice.

Les Journées du travail social organisées par la FNARS à Nice, les 11 et 12 décembre 2008, ont rassemblé 1200 personnes, travailleurs sociaux, responsables de structure, partenaires du secteur social, etc. Ces deux journées furent riches en débats.
Voici le début de la conférence d'ouverture.
Nicole Maestracci note en introduction que le travail social existe d'évidence, mais sans faire partie des enjeux politiques discutés publiquement.
Elle fait plusieurs hypothèses pour expliquer ce phénomène : la plasticité du travail social, sa généralité (la demande est infinie et on demande au travail social de tout réparer). Sur un siècle, de la charité à l'assistance, de l'état providence à la décentralisation, le travail social a su s'adapter aux évolutions de la société mais à bas bruit, sans que cela soit explicite. la croyance optimiste des trente glorieuse d'une croissance qui mettrait fin à une pauvreté vue a disparu. La pauvreté peut se développer sur fond de croissance.
Dans les années 70 le travail social a été accusé de servir de controle social, avec aussi une critique des institutions. Le travail social s'est reconstruit autour des notions de handicap et d'inadaptation; Puis les années 80 sont apparues les politiques de la ville et la décentalisation avec l'accent mis sur la necessité d'un travail social collectif et non plus seulement individuel, et la nécessité de la prévention. des réussites mais des échecs ; un travail nouveau avec les maires, notamment dans les quartiers en difficulté. Les travailleurs sociaux ont co-construits les dispositifs. Par exemple la FNARS pour les centres d'hébergement.

Puis la machine s'est emballée, avec de plus en plus de dispositifs comlexes, de catégories, avec de plus en plus de personnes hors de ces dispositifs ; on a demandé aux travaileurs sociaux d'être le gestionnaires de ces dispositifs mais ausi de gèrer ceux qui sont hors dispositifs. Du coup les travailleurs sociaux ont eu à gèrer les dyfonctionnements du politique :

  • le problème du logement completement sous estimé par les politiques, malgré des rapports précis sur les besoins ;
  • la crise de la psychiatrie, avec des personnes dans les centres d'hebergement et à la rue. Les travaileurs sociaux qui avaient été en pointe pour la désinstitutionalisation se retrouvent en échec faute d'accompagnement suffisant
  • la question de étrangers qui fuient la guerre, la famine, la pauvreté. Cette question met les travailleurs sociaux dans des situations qui leur interdisent de travailer correctement
  • 14% des 18-25 ans ne sont ni en situation d'emploi ni en formation; Comment sortir de ces contradictions, permettre au travail social d'être efficace. Les pouvoirs publics, l'opinion, veulent des réponses immédiates ; or c'est en contradiction avec ce métier ; l'insertion prend du temps, il faut accepter qu'il y ait des rechutes. Les médias veulent du spectaculaire : l'abbé Pierre, Coluche, les enfants de Don Quichotte. Il ne faut pas opposer leur action aux notres, mais les actions qui sont les plus populaires sont celles qui sont faites par ceux dont les qualifications sont les moindres. Cette situation laisse penser à l'opinion qu'il suffit de l'urgence, du SAMU social, de gestes de bonne volonté, de distributions de repas, de couverture..pour sortir les personnes de là où elles sont.
    Nous avons abandonné la moralisation des années 60, mais pour une idée dangereuse : que chacun est maître de son destin. En abandonnant la prise en compte des determinismes sociaux, on aboutit à l'idée qu'il y a des bons pauvres, méritiants, et ceux qui ne font pas tout ce qu'il faut. De là une idée profondemment ancrée, celle qu'on donne une chance aux gens et que s'ils ne la saisissent pas, ce sera trop tard ; l'idée de recommencement n'est pas ancrée. Il y a aussi l'idée que le travail social coûte cher et comme il coute cher on se focalise sur les fraudes potentielles ; du coup les services sociaux se focalisent sur ces situations très minoritaires mais ça fait perdre l'objectif de cohésion sociale. L'action sociale est un coût mais surtout un investissement qui apporte un bébéfice à l'ensemble de la société. En europe du nord c'est acquis, quels que soient les changements gouvernementaux, les politiques d'insertion sont intenses et la société en comprend la nécessité.

Pour en savoir plus, voir le site web : www.fnars.org/index.php/journee-du-travail-social

Date de cet article : 2009-07-23


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