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M-R Moro et J-L Brisson : « mission bien-être et santé des jeunes »

Ce rapport, qui a été immédiatement suivi d'une mesure phare : la gratuité des consultations chez les psychologues pour les jeunes, sur prescription d’un médecin, avec le « Pass santé jeunes », débute par deux chapitres très instructifs : « La santé des jeunes, une préoccupation internationale », et « L'enchevêtrement des vulnérabilités psychiques, sociales et culturelles »

Extraits : « Si les jeunes dans notre pays ont le sentiment d’être globalement en bonne santé, 10 à 15% d’entre eux traversent des moments très difficiles que les conditions de vie personnelle ou une scolarité compliquée exacerbent. Une proportion significative de jeunes connaît un épisode dépressif caractérisé entre 16 et 25 ans (entre 15 et 17% selon les études avec une prédominance féminine).
D’une manière générale, plus de 50% des pathologies psychiques débutent avant 14 ans. Leur devenir dépend du repérage et de la prise en charge précoce selon l’OMS. Trop tardive, elle hypothèque leur avenir.
Le suicide constitue la seconde cause de décès dans cette population après les accidents, bien souvent liés eux-mêmes à des prises de risque. 12% des étudiants déclarent avoir eu des idées suicidaires, 7% ont fait un passage à l’acte, sans compter les accidents déguisés. Un étudiant sur dix présente des symptômes anxieux. Pourtant, seulement 9% des filles et seulement 5% des garçons déclarent avoir consulté un psychologue ou un psychiatre en France. Certains ont pu consulter un professionnel éducatif ou de santé non spécialisé qui n’a pas su ou pu toujours percevoir la dimension psychologique du mal-être.
Les dernières enquêtes (HBSC 2010; Pisa 2012) montrent chez les jeunes élèves français plus de plaintes somatiques et anxio-dépressives que chez la plupart des élèves européens. »
Or on le sait, la notion de mal-être est difficile à caractériser, surtout à un âge où la “crise d’adolescence” brouille les repères. Les signes précoces du mal-être qui doivent nous alerter peuvent être variés : retrait, solitude, changement brutal et profond d’apparence et de comportement, addictions diverses, troubles du sommeil, troubles alimentaires, décrochage scolaire, absentéisme, phobies, violences subies ou infligées, idées tristes ou suicidaires, troubles du comportement alimentaire, non observance des traitements nécessaires dans le cadre de maladies chroniques,etc. L’analyse du contexte dans lequel ces signes se manifestent est nécessaire à l'établissement d'un bon diagnostic et d'une réponse thérapeutique et éducative adéquate. »

Des formes insidieuses d’échec ou de violences scolaires, d'ennui, d'indifférence ou de retrait par rapport à l’institution scolaire et aux enseignants, peuvent produire ou aviver des souffrances personnelles, susceptibles de devenir insurmontables. Une récente enquête montre le niveau très moyen de bien-être psychologique ressenti au collège, avec un certain désamour des élèves vis-à-vis de l’établissement qui va grandissant avec l’âge. 30 % seulement des collégiens se disent satisfaits de leur vie scolaire.De même, dans l’enquête Pisa 2012, on note que si les élèves français aiment l’école, cet amour décroît très fortement avec l’âge (plus de 20% de points d’écart entre la 6ème et la 3ème).
Ces préoccupations croisent d’autres enjeux majeurs de santé et de bien-être des jeunes gens. Ces enjeux peuvent être liés à un manque chronique de sommeil : 20% des élèves de troisième présentent une situation de privation de sommeil, d’autres des troubles graves de l’endormissement.
D’autres encore sont liés à une sexualité à risque,non ou mal protégée, avec le corollaire des interruptions volontaires de grossesse chez les mineures et une augmentation de l’incidence du VIH chez les jeunes homosexuels. Enfin, certains enjeux peuvent être liés aux surpoids ou à l’obésité (18% des élèves de troisième sont en surcharge pondérale dont 4% en situation d’obésité). Pour ce dernier facteur, on retiendra, à titre d’exemple, l’importance d’un gradient social très marqué. La prévalence de l’obésité est dans un rapport de un à quatre entre enfants de cadres et enfants d’ouvriers. Ainsi dans un collège de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), plus d’un quart des élèves sont en surcharge pondérale. Il en va de même pour les soins dentaires : dans le réseau d’éducation prioritaire du Havre, 40% des caries dentaires ne sont pas soignées.La santé est donc bien somato-psycho-sociale

Pour en savoir plus, voir le site web : /social-sante.gouv.fr/IMG/pdf/rapport_mission_bien-etre_et_sante_des_jeunes_partie_1.pdf

Date de cet article : 2016-12-03


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